Absence et Présence

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Article en lien avec la Newsletter #008 de Mai-Juin 2023, « Absence et Présence ».

Absence et Présence - Franck Cohendet  - Article en lien à la Newsletter de Mai-Juin 2023- Blog Suishō Reikidō® - https://suishoreikido.org/absence-et-presence/
Absence et Présence, deux points clés de nos états de conscience.
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Absence et Présence sont deux points clés de nos états de conscience.

Ils sont souvent confondus, entre leur sens propre et figuré. Car ils sont la plupart du temps compris seulement dans leur sens cartésien ; celui de l’absence et de la présence physiques.

Pourtant, le sens holistique de l’Absence et de la Présence nous enseigne et nous renseigne beaucoup plus et beaucoup mieux, sur « où nous en sommes » dans le lien à la vie, aux autres et à soi.

Les temps de saturation de l’Absence

L’Absence au sens holistique

La présence de l’Absence crée l’absence de Présence.

L’Absence holistique ou de conscience, est ce que Bouddha Shakyamuni avait désigné comme « les distractions créant l’inattention et la dispersion ». Dans ce sens, absence ne signifie pas seulement « ne pas être physiquement là ». Mais ce terme signifie surtout « ne pas être entièrement et consciemment là », par le corps autant que par le Cœur et l’esprit. On peut dire aussi « ne pas être Ici et Maintenant ». C’est ne pas être dans la pleine présence de l’instant, centré au Point ou Temps Zéro.

Cette Absence représente donc le fait de s’adonner avidement à la quête de centres d’intérêts furtifs et « externes » à l’être. C’est comme être en « mode zapping » permanent, devant l’écran de l’attention mentale. Le problème n’est pas tellement le zapping, le propre de la conscience étant d’être en mouvement. Mais plutôt le phénomène d’identification de l’être au corps, au mental et aux centres d’intérêts frivoles qui attirent et stimulent son attention.

Le fait que la conscience bouge et se disperse, est entretenu automatiquement par ce zapping. L’effet est de combler le vide et la paix du silence intérieur par du « bruit », du « plein ». C’est ainsi que s’établit et s’ancre de manière ultra profonde cette identification. Elle s’établit dès nos plus jeunes années et s’accroît avec l’âge. Ce processus nous permet de construire notre « personnalité », par le développement de l’Ego.

C’est donc l’absence de la conscience du Soi qui laisse les commandes au mental, la conscience du Moi. Son absence laisse toute la place et libre cours au « Bruit mental », la distraction permanente de notre conscience. Ici est l’Absence de Présence.

Le Bruit mental de l’Absence

Notre monde est de plus en plus saturé, autant d’information que de désinformation

Les technologies et la communication de plus en plus virtuelle ont exacerbé ce phénomène. Et toute cette diffusion débridée de données augmente en conséquence le « Bruit mental ».

Ce bruit de l’Absence est ce qui nous éloigne de la ressource absolue et équilibrante du silence intérieur, du centrage et de l’alignement corps-cœur-esprit. Ce chaos mental, de ronronnant à hurlant, crée des distorsions cognitives, aux effets négatifs sur notre équilibre et la qualité de nos activités. Il est la résultante de la sur-activité permanente du mental −30 000 pensées en moyenne par jour−.

Le fruit et le bruit du cerveau en mode « pilotage automatique »

Par sa mémoire des expériences quotidiennes ou habituelles, le mental applique sans y réfléchir toujours les mêmes comportements.

Car il « reconnait » les situations comme similaires aux précédentes. Il est ainsi discriminant à l’extrême. Son langage est binaire tel celui d’un ordinateur, où tout est « noir ou blanc », bien qu’avec certaines nuances possibles, au lieu d’avoir des « 0 » ou des « 1 » −les ordinateurs quantiques eux, fonctionnent à l’inverse, en proposant toutes les probabilités−.

Il opte pour cette dualité pour se simplifier la tâche. Cela lui permet de comprendre à la fois « ce qui se passe », et « ce qu’il fait ou doit faire ». Car l’entendement mental a besoin de rationalité, et de « saisir », sans avoir à fournir trop d’effort de réflexion, tant que possible. Cela permet aussi au mental de savoir « qui nous sommes », par la représentation du « personnage » qu’il se fait.

Le mental analyse donc en fonction de croyances non vérifiées et illusoires, mais répétées systématiquement. Afin de ne pas se sentir menacé de devoir remettre en cause ce « savoir », il juge hâtivement et avec partialité les êtres et les situations. Lorsque malgré tout, son jugement « ne colle pas », même avec l’évidence pragmatique de surface, le mental argumente et oriente son verdict constamment, en faveur de l’intérêt et des idées bien ancrées et rassurantes… de son « identifié » (l’Ego). En cela, l’être se fourvoie lui-même, par manque de recul et de stabilité émotionnelle.

L’identification erronée ou détournée

Dans cette espace quasi constamment plein −de bruit− de la conscience mentale, l’être que nous sommes est « absent ».

Car l’absence de la conscience du Soi est compensée de manière altérée par le Moi/l’Ego mental. Alors l’être s’identifie à cette activité mentale, ainsi qu’au corps, encore plus tangible.

Cet imbroglio de l’identification au corps+mental de la conscience, est la source de tous les ressentis de la souffrance humaine. Donc, tant qu’il y a ce bruit mental prédominant, l’humain ne peut s’extraire ni de la peur, ni des souffrances. Pour s’en libérer, un break (« arrêt » en Anglais) dans cette identification faussée est nécessaire.

Pour un système gouvernant le(s) peuple(s), le but d’entretenir et de nourrir un tel Bruit mental, est de créer l’exacerbation du sentiment d’insécurité. Il produit ainsi l’instabilité, le doute et l’incertitude, de « ce qui sera » demain et « comment ce sera ». Être décentré en permanence par ces « distractions bruyantes » génère une grande faiblesse et un déséquilibre constant en l’être humain. Ainsi, l’être devient dépendant et soumis au système de gouvernance. C’est aisé, car il baigne dans ces conditionnements en permanence, de la naissance à la mort.

Cela crée aussi des états compulsifs et de l’addiction à la diffusion d’infos-intox, et à tout ce qu’elle promeut comme directives et conditionnements ou programmes comportementaux. Cette technique de communication addictive est bien connue des producteurs de séries télévisées ou au cinéma. Hollywood et tous les médias « main-stream » utilisent ce pouvoir suggestif pour diffuser leur « divulgation contrôlée ».

C’est le moteur au pouvoir suggestionnant du consumérisme et de l’effet de moutonnerie. Et il est bien connu qu’il est nécessaire de « diviser pour régner », et « d’affaiblir pour contrôler ». Lorsqu’on est dispersé, le moins qu’on puisse dire c’est qu’on est « divisé en soi-même », et affaibli par ce manque de cohésion interne.

La saturation du bruit mental

La loi cosmique des cycles

Mais au final, cette saturation d’information et de désinformation arrive à une apogée paroxystique.

Au sommet de cette apogée, logiquement et naturellement, elle pousse les limites jusqu’au basculement initiant la décroissance de son impact. Rien ne peut en effet s’extraire de la Loi cosmique des Cycles. Les forces de Vie sont régies par la croissance et la décroissance ; l’expansion et la concentration ou rétraction.

Personne ne peut s’opposer à ces lois naturelles, bien que les cycles aient des durées plus ou moins longues. Par exemple, la rotation d’une planète dure plus qu’une respiration. Mais la planète ne peut stopper sa course, comme on ne peut ni inspirer ni expirer indéfiniment.

La loi de l’instinct de préservation

Une saturation de bruit nous amène à chercher « un endroit plus calme ».

Donc nous cherchons à prendre de la distance avec ce bruit mental lié aux préoccupations du Moi.

Et lorsque la « gestion automatique » du mental s’avère devenir un réel danger pour l’intégrité et la santé de l’être, le Soi, via le corps, reprend le « pilotage ». C’est alors qu’on cherche instinctivement à aller vers le « vide de l’Absence », pour retrouver la paix du silence. C’est ce besoin vital de retour à soi qui crée l’urgence. Il nous donne la force prioritaire d’attribuer au Moi de moins en moins d’importance.

En mettant une distance entre le corps, le mental et la conscience du Soi, le bruit mental s’éloigne. Alors, les peurs et les souffrances s’estompent d’elles-mêmes. On peut dire aussi que c’est seulement en mettant un espace entre le corps, la tête et le Cœur, que nous pouvons créer ou trouver l’état de vide de l’Absence du Moi ; puis enfin constater le vide −illusionné− de l’Absence du Soi.

La réalité au-delà des voiles de l’illusion mentale

Cet arrêt dans le vide, sans Moi ni Soi, c’est le retour au Temps ou Point Zéro ; d’où « tout provient et où tout retourne ».

Nous sommes alors à nouveau en contact avec notre Essence divine ou cosmique originelle. Généralement cet instant est très furtif et court. Il est comme un sas de décompression, entre les changements de niveau de conscience, ou de dimension, ou encore de fréquence vibratoire.

Il marque la frontière entre la conscientisation de l’absence du Moi, par saturation, avant de conscientiser l’absence illusoire du Soi, par reconnexion. Le Soi, en tant que fractale de la réalité absolue du Tout, de L’Un, n’est absent que dans l’illusion produite par le filtrage de perception du mental.

Le Soi est au-delà de la dualité. Et bien qu’il ne soit pas l’ultime état de notre progression dans le retour à l’unicité absolue et définitive, il est néanmoins indéfectiblement uni au Tout / L’Un. Il bénéficie donc de Son pouvoir d’omniprésence.

Le Vide de l’Absence

Dans la 3D −dimension mentale−, on a surtout conscience de l’absence « extérieure » ou physique

Cette absence peut être celle d’un être cher, de besoins fondamentaux, d’un animal de compagnie, d’une situation plaisante ou d’une possession.

Par contre, on est souvent beaucoup moins attentif et gratifiant à la présence de ceux qui nous aiment, et de ce qui nous sert et nous est utile au quotidien.

Certes, se libérer des tourments de l’attachement −qu’on associe automatiquement et par erreur conditionnée à l’Amour−, demande de la souplesse ; celle d’un Ego ne s’accrochant pas à « ce qui n’est pas ou qui n’est plus ». L’Amour véritable n’est pas l’attachement, puisque l’Amour inconditionnel est liberté, et qu’il libère sans jamais attacher ni emprisonner qui que ce soit.

Appliquer la technique du Traqueur ou l’observation détachée

Par la saturation du Bruit mental (ses ruminations, jugements et réflexions sur des sujets de souffrance, colère, ressentiments et inquiétudes) menant à sa cessation, notre attention peut alors plus se concentrer sur ce qui se passe en notre for « intérieur ».

Cela stimule notre perception détachée, et le fait de simplement observer ce qui se passe en nous ; puis de nous observer dans cette observation. L’article « L’intensification de l’Être : retour au Point ou Temps Zéro » propose un exercice de visualisation pour accéder à ces différents stades d’observation de soi, pour « se traquer soi-même » comme disent les Hommes-Médecine amérindiens.

Les épreuves et saturations de l’existence nous amènent toujours et tôt ou tard à un arrêt. Cet arrêt salvateur sert la prise de conscience.

Parfois, cela se traduit par la traversée de « la nuit noire de l’âme », une très difficile transition générant une très profonde transformation de l’être. Mais tout est histoire de cycles comme nous l’avons vu, et il y a de grandes et de petites transitions et transformations.

Alors, « ne déteste pas un mal qui peut être un bien pour toi ».

Sous l’effet de l’enflammement de nos émotions, nous oublions que « nous ne savons pas ce que nous ne savons pas ». Accepter « ce qui Est » est la meilleure et seule manière de pouvoir non plus y réagir, mais agir de façon adaptée et harmonieuse. La voie de l’Amour est la voie de l’Harmonie, qui génère elle-même voie de la Beauté et de l’Efficacité.

Le pont vers d’autres niveaux de conscience

Dans le Vide de l’Absence, nous pouvons conscientiser « l’absence du Moi », ou Ego −identifié au corps et au mental− ; puis ensuite celle du Soi −conscience supérieure de l’âme−. Cependant, cette « absence du Soi » témoigne plutôt de son « repli » ou de sa « présence cachée, occultée » ; car la conscience de sa présence est éclipsée par la monopolisation de notre attention par le mental. Cela demande tant d’énergie et d’intention dédié exclusivement, pour maintenir la cohésion de l’illusion, et de l’Ego, et de ses scénarios de vie.

Notre instinct de préservation de l’équilibre et de l’intégrité vitale déclenche une réaction, non de fuite mais « d’expatriation », vers ce Vide de l’Absence.

Lorsqu’on ne peut fleurir dans l’état intérieur qui nous anime, ou dans l’endroit où l’on se trouve, alors mieux vaut changer soit d’état, soit d’état et de lieu.

La déroute de l’Ego et de ses constructions et croyances mentales

Dans cette situation du Vide de l’Absence, le mental, saturé, est sidéré et destitué de son contrôle et pouvoir illusoire. Il est subjugué par tant d’incohérences et de « bruit chaotique », dans le monde de l’expérience individuelle et collective. Le Moi identifié au mental est alors déstabilisé.

Ce qu’il pensait être « vrai » ; ce à quoi il croyait, ce qu’il prétendait et défendait fermement, par peur de perdre sa « représentation sécurisée −car raisonnablement acceptable− du monde » ; tout cela s’effondre. Sa conception du monde, élaborée par son imaginaire « contrôlé », ses croyances et ses peurs, s’effrite en morceaux peu à peu, ou parfois d’un seul coup. Les limites qu’il avait acceptées et ancrées volent en éclats.

Le Bruit du Moi mental, responsable de l’absence du Soi, perd pieds ; il tombe dans le Vide. Par cette chute dans l’Absence du Moi, l’Ego s’effondre voire déprime. La bonne nouvelle est que c’est justement dans et par ce Vide de l’Absence qu’on retrouve la Présence du Soi, ou pleine présence/pleine conscience. Car la confrontation en conscience de la (petite) mort, nous ramène pleinement en conscience à la (vraie) Vie.

La reconnexion à la Présence du Soi

Après le retour fulgurant et furtif au Point ou Temps Zéro

Plutôt que des retrouvailles véritables, il s’a(ssa)git plus de porter à nouveau attention au Soi

Car le Soi n’a jamais été et n’est jamais absent, sinon de la conscience mentale du Moi.

C’est la preuve du degré d’illusion que le mental peut produire, par sa capacité de séparation, de déni et d’abnégation. C’est pour cette raison que les Hommes-Médecine amérindiens l’appelle « le menteur ». Ils nous invitent à ne pas le croire, en nourrissant un « sain scepticisme » nous permettant de rester libre de ses croyances auto-validées ; puis d’observer ce qui se passe en nous (« en se traquant ») pour choisir en Conscience ce à quoi nous souhaitons vraiment croire.

La reconnexion au Soi s’initie lorsque les « bonnes » questions remontent avec notre sage innocence et humilité libérées

  • Comment rester stable, harmonieux et intègre, dans la paix, si on est identifié à l’éphémère des formes de la manifestation densifiées dans la matière ?
  • Ces formes de manifestation denses ne sont-elles pas vouées à changer et se transformer sans cesse ?
  • Et est-ce que s’inquiéter pour ces choses et « problèmes » que nous ruminons permet leur résolution en quoi que ce soit ?

Certes, ce concept d’identification au visible, au corps et au mental, est la base de la culture occidentale et scientifique « bien pensante » ; on l’appelle le cartésianisme, ou le rationalisme. Mais ce mode de pensée est conditionnant et limitant jusqu’à l’extrême étouffement de l’Être.

Car on ne peut pas rester figé dans la seule appréhension du visible et du perceptible par les cinq sens.

Les réflexions mentales fondées, structurées et articulées sur notre « psychologie du connu », et issue de nos mémoires, ne sont pas plus favorables à l’ouverture nécessaire. Ces comportement limités nous coupent de la réalité absolue, en nous scindant dans l’enclos de notre propre illusion. Dans cet état, nous ne pouvons pas réaliser notre être véritable, mais seulement expérimenter les vicissitudes de l’Ego.

L’éphémère construit sur le stockage des mémoires d’expériences passées

L’éphémère de la représentation et des connaissances mentales, est bâti sur le passé.

Car ces connaissances se réfèrent aux expériences et apprentissages, perçus de façon limitée par l’entendement mental. Toutes ces données sont stockées dans notre mémoire, et constituent une petite partie seulement de toutes nos capacités cognitives.

Ces connaissances limitées car exclusivement mentales, nous privent d’éléments essentiels, nécessaires à une interprétation et une compréhension complètes et véritables, d’où l’on peut tirer un enseignement très bénéfique.

De là, naissent des « raisonnements jugés logiques », produits par les perceptions déformées par les filtres mentaux. À ces filtres déformants, viennent souvent s’ajouter nos émotions ; vagues sur lesquelles le mental surfe avec grand enthousiasme. Cependant, ces « raisonnements logiques » dans le mode de perception de l’illusion, nourrissent la plupart du temps l’illogisme dans leur rapport à la réalité du Soi, et donc de l’Unité du Tout.

Le discernement du Soi

Par la reconnexion à la Présence du Soi, nous ressentons intuitivement que se limiter à la projection mentale de « ce qui sera » n’est pas viable.

S’en tenir à cette vision nous met mal à l’aise, crée des tensions profondes et stimule encore plus les tergiversations mentales telles que l’injustice, la colère, la culpabilité, etc.

Car cela produit toujours le même type de décalage avec « la voie et l’action justes ». Ce décalage occasionne la répétition de scénarios désagréables, car non-alignés avec le Soi, et donc inharmonieux. Nous basculons ensuite dans le jugement, le remord et les regrets, ou bien le ressentiment, ou tout autre état négatif. Et les réactions émotionnelles persistantes ne font qu’attiser encore plus le mental dans ses comportements automatiques et erronés.

En fin de compte, cette reconnexion au Soi active et sert l’extinction progressive de l’ensemble du système obsolète des croyances mentales. C’est le processus de « guérison mentale », qui s’échelonne tout au long du chemin d’éveil, d’ouverture et d’accueil du Soi et de sa réalité « vraie ».

L’extinction du système obsolète de croyances

La croyance en la Présence

La plupart des humains pensent, croient et prétendent être totalement « présents » ; alors qu’ils ne sont qu’absents la grande majorité du temps.

Cette « présence » perçue n’est que la présence du Moi −qu’elle soit en veille ou envahissante−. C’est une présence qui n’existe pas par elle-même, mais par l’énergie de notre attention que le mental réquisitionne pour la maintenir dans l’existence. Elle exprime « l’absence » du Soi, ou plutôt l’occultation de sa présence permanente par les verrouillages du mental.

L’identification au Moi-mental-corps est si ancrée dans notre inconscient, depuis que nous avons commencé à intégrer le langage et construire notre personnalité, dans la petite enfance. Elle en est devenue notre normalité, rassurante et sécurisante ; mais elle est en réalité notre geôle.

Le connu de cette normalité est toujours rassurant pour le mental. Car il pense savoir comment répondre aux situations qui y sont liées, pour les gérer et maintenir son contrôle. A contrario, l’inconnu est totalement effrayant pour le mental, car il n’a alors plus ni repères ni contrôle pour y évoluer.

Il est donc difficile, sans approche méthodique, régulière et diligente, d’établir une nette distinction entre l’absence et la présence du Soi. Cette démarche nécessite à la fois une discipline personnelle et une capacité à pouvoir lâcher-prise avec toujours plus de Foi.

La réalité de la Présence

C’est ici que la perception prévaut grandement sur l’expression.

Nous avons vu précédemment que l’observation de soi, et l’observation de notre « traque » en tant qu’observateur détaché, était le moyen de prendre de la distance d’avec l’agitation mentale pour créer et maintenir l’illusion.

C’est parce que le Soi, lui, n’a pas besoin de « faire du bruit » pour se manifester. C’est au contraire dans le silence intérieur qu’on le trouve.

Dans les enseignements du Zen, voie de réalisation du Soi, l’Ici et Maintenant −ou la conscience alignée et centrée au Point ou Temps Zéro−, produit l’état Hishiryō. Hishiryō signifie « penser sans penser », ou encore « au-delà de la pensée ».

Dans cet état de conscience, nous réalisons que nous sommes « dans ce monde », mais que « nous ne sommes pas de ce monde ». C’est aussi réaliser que nous ne sommes ni le corps, ni le mental.

Pour un rationaliste, c’est « l’état d’absence de conscience » par excellence. Il est certain que, comme les sciences dites « dures » réfutent ou ignorent l’existence du Soi, impalpable, intangible et non mesurable ; le rationalisme ne peut que percevoir et constater que, soit la présence du Moi/Ego, soit son absence, synonyme « d’état de rêveur », d’illusion, d’idiotie ou d’état psychopathologique ou psychiatrique.

Donc, à ce moment là de reconnexion au Soi, l’identification à l’éphémère et aux formes cesse. Par la cessation de cette identification, les conditionnements limitants et enfermant qui en découlent, n’ont plus de pouvoir sur notre libre arbitre. Ces conditionnements sont hérités des pensées et mémoires de « ce qui a été », « ce qui est » et de « ce qui sera −probablement− ». On se libère alors des automatismes conditionnés, du bruit mental et des distorsions cognitivo-comportementales.

La restauration de la −véritable− Présence, celle du Soi

Là est la véritable Présence

C’est la Présence en conscience du Soi, on dit aussi la « pleine conscience ou pleine présence à soi ».

L’Attention en est puissamment impliquée dans l’Ici et Maintenant, car elle reste détachée et libre de tout conditionnement mémoriel et temporel. Lorsque seule la perception de la pleine conscience est à l’œuvre, la « vision intérieure » est claire et dépourvue de perturbations impactantes et négatives.

L’absence −illusoire du Soi, puis du Moi− nous révèle donc tôt ou tard notre nature divine ou réelle, ou encore cosmique et originelle. Car elle nous y conduit, par la force des lois naturelles de l’équilibre et des cycles.

L’Absence du Moi appelle la conscientisation de la Présence du Soi

L’Absence appelle la Présence, pour nous ramener à la réalité suprême qui ne peut être ni altérée, ni changée, ni modifiée ; car elle est sans fin ni commencement. Cette réalité suprême est éternelle et immuable dans ces principes, tout en étant en évolution et transformation permanentes.

Absence et Présence se suivent, comme l’expiration suit l’inspiration. Tout n’est que cycles, pour que nous puissions ancrer de plus en plus cette constatation, au fil du temps et des expériences de vie(s), que nous sommes de l’Un, de l’Absolu ; à la fois « Tout et rien ». Ainsi est la réalité du Temps ou Point Zéro.

Le constat sans mots ni maux, car « jamais rien de réel ne peut être menacé »

À ce stade on ne croit plus, mais on perçoit être unifié à l’Unité, et que « Nous Sommes Un ». On ne suit plus l’ignorance du mental, mais on sert l’omniscience du Soi, fractale du Tout. On ne pense plus, on « sait » car cette omniscience nous instruit.

Les murs séparateurs et diviseurs éclatent, tout en nous et autour de nous se remet en relation consciente. La Loi cosmique et immuable d’Interdépendance devient évidente dans sa réalité pragmatique. Cela concerne autant la relation à soi, que la relation aux autres -« physiquement présents ou absents »−, aux situations et expériences de vie, à la Nature et au Tout.

C’est dans cet état de conscience que l’Acceptation de ce qui Est, le Lâcher-Prise, et le Pardon −à soi, à l’autre−, s’épanouissent, pour accroître toujours plus l’Amour/Lumière en nous.

L’étape 2023-2024 du Basculement vers la l’Absence et la Présence, en (pleine) conscience

L’étape actuelle du Basculement en cours −phase initiale de la Transition vers le Nouveau Paradigme−, nous conduit maintenant et collectivement à cette expérience de reconnexion.

Cela se déroule progressivement, dans le respect du rythmes et des capacités de chacun(e) à vivre ce pas-sage initiatique. Beaucoup ont déjà des longueurs d’avance, et de plus en plus se mettent à les suivre sur cette voie.

Nous abordons pleinement le stade de la Transition dans la matière, générant massivement l’ouverture des consciences. C’est le délestage des systèmes de croyances obsolètes inhérents à la conscience égotique du Moi.

Cette forte activation, s’engageant en 2023, va se poursuivre en 2024. Par ce processus de désidentification de la conscience au corps et au mental, un espace va s’installer de plus en plus perceptiblement entre le corps, le mental et le Soi ; individuellement et collectivement.

Par conséquent, les peurs et la souffrance vont pouvoir être libérées par ce phénomène naturel d’évolution. Cette ouverture est liée et engendrée par les montées en fréquences vibratoires globales du Vivant.

Conclusion : L’absence d’Absence dans la Présence conscientisée

L’Absence, qu’elle soit celle du Moi ou du Soi, ne peut qu’attirer la perception de la Présence. Car en définitive, il n’y a pas d’Absence du Soi/du Tout/de L’Un, mais seulement la Présence éternelle.

L’illusion de l’Absence du Soi, l’Âme

Car l’Absence du Soi est une illusion créée par le mental, par ses perceptions et conceptualisations discriminantes et séparatrices, fondées sur les aspects superficiellement rationnels.

Être dans le déni de quelque chose, quoi que ce soit, n’empêche aucunement l’existence de ce « quelque chose ». La vibration des atomes ne se voit pas à l’œil nu, pourtant tout ce que nos yeux perçoivent est animé de cette infinie Énergie vitale cosmique et invisible. De même, l’électricité est invisible, pourtant on n’a aucun doute d’allumer la lumière lorsqu’on appuie sur un interrupteur.

Lorsque nous avons du mal à nous connecter au Soi, cela ne veut pas dire qu’il est absent. Mais seulement que nos fréquences vibratoires et que notre niveau de conscience inhérent sont trop bas, trop perturbés et chaotiques, pour être en mesure de percevoir et de constater la Présence du Soi.

L’illusion de la pérennité du Moi

Et l’Absence du Moi est une chose logique et naturelle, car l’Ego n’a pas d’existence par lui-même.

On doit en effet le « construire » et le « maintenir » par la projection des croyances et l’activité mentale.

Nous n’avons pas besoin de tels subterfuges pour maintenir la conscience du Soi dans on intégrité d’existence.

L’Ego est une création humaine conditionnée par la culture et le système sociétal dans lequel nous naissons et grandissons. Le Soi, l’Âme, est une création de l’Intelligence cosmique/du Tout/Dieu.

La constance de la Présence

Ainsi, « même dans le noir le plus sombre du doute, sans vision, avancez toujours ; car vous connaissez le chemin ».

La Présence est constante. Nous ne sommes jamais seuls, même isolés au sommet des montagnes, au milieu du désert ou de l’océan.

S’appuyer, dans ces moments de doute et de perte de connexion/vision, au fait que la Présence du Soi −relié directement au Tout- est éternelle, constante et permanente, est un choix.

Et c’est dans le choix d’être dans l’Absence ou la Présence, que se situe tout notre pouvoir du libre arbitre. Celui de décider comment et dans quelles conditions nous allons cheminer et vivre chaque situation et expérience, dans l’Ici et Maintenant, à chaque instant.

« Shinjitsu He Iku Hō », une méthode du Suishō Reikidō® Hōshiki, pour aller de l’Absence à la Présence

Progresser ou s’élever de l’Absence à la Présence, c’est aller de la non-réalité à la réalité, en sortant de l’illusion mentale.

C’est aller vers la Réalité absolue, sans pour autant pouvoir la saisir. On ne peut que semer la graine de cette démarche de rapprochement, dans notre jardin intérieur ; et prendre soin de cet arbre de vie tout au long de sa croissance.

Pour aider à instaurer et ancrer cette prise de conscience, et à cultiver le détachement de l’identification au corps et au mental, le Suishō Reikidō® Hōshiki propose une méthode.

C’est Shinjitsu He Iku Hō, qui est aussi une pratique de libération du bruit mental, par la prise de recul sur cette perturbation distordante et récurrente.

Pour réaliser cette émancipation de la servitude au bruit mental, Shinjitsu He Iku Hō (signifiant « méthode, moyen d’élévation, pour tendre, aller vers la réalité absolue ; soit aller de la non-réalité à la réalité ») crée un espace entre conscience du Soi, corps et mental.

Cette méthode dure 12 minutes. L’idéal pour ancrer ses effets sur la durée, est de la réaliser en suivant une fréquence quotidienne de 2 fois par jour, durant 48 jours. Comme toute pratique, c’est par la régularité que Shinjitsu He Iku Hō devient fructueuse.

Pour découvrir Shinjitsu He Iku Hō, je t’invite à lire l’article qui lui est dédié.

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Merci.

© Franck Cohendet Mai 2023 – Morlaàs, Pyrénées-Atlantiques, France

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